Au Conseil de l’Europe, où j’ai représenté la Suisse de 1998 à 2011 à l’Assemblée des députés, nous avons eu affaire à de nombreuses situations de tensions ethnico-religieuses, que ce soit en Espagne avec le Pays Basque et la Catalogne, la France avec la Corse ou encore la Belgique, la Roumanie et bien sûr les Balkans. J’ai eu l’occasion d’apprendre ainsi que là où des solutions sont imposées par le haut, ça ne fonctionne jamais. Dans le Jura, on a donné la parole à la base. C’est un atout formidable. En Suisse, notre approche participative, par le dialogue et les scrutins populaires, permet de dédramatiser de tels conflits.
Ce modèle suisse de résolution des conflits est-il transposable à l’étranger, selon vous qui avez tant voyagé?
Il n’est pas transposable de 1 est à 1, mais il peut donner des idées à d’autres pays sur les vertus du dialogue. Trop souvent, on tend à penser que la démocratie, c’est la règle de la décision de la majorité. En Suisse, nous répondons que ce n’est pas tout à fait cela. La majorité doit certes être respectée, mais il faut des mécanismes pour que la minorité puisse l’être aussi. […]
Avant de bien connaître la situation, je me disais que l’on s’offrait peut-être là un «problème de luxe». Ce n’est pas une situation dramatique au sens de celles qu’on a connues dans les Balkans, par exemple. Cependant, si on l’avait ignoré, le problème jurassien aurait peut-être pu prendre d’autres proportions.
Dick Marty, interview avec Le Journal du Jura, édition spéciale septembre 2013
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